samedi 28 novembre 2015

Unbreakable - Janet Jackson

Décembre pointe timidement le bout de son nez, les fêtes approchent. Voilà bientôt 2 mois que Janet Jackson, petite dernière de la fratrie nous a livré son dernier album, Unbreakable. 
Parmi les personnes qui me lisent ici, certaines savent probablement que cette femme est une de mes chanteuses favorites et je tenais à écrire un article. Mais avant toute chose, je voulais écouter cet album plusieurs fois. 
Passer l'euphorie, un  album qui pourrait me sembler très bon le 1er mois pourrait très bien me décevoir le mois suivant. Voilà pourquoi j'ai attendu. Je voulais réellement lui rendre justice, lui donner une chance avant de m'emballer.  Il n'est pas toujours facile d'écrire ce genre d'articles avec objectivité mais malgré tout, j'essaye tant bien que mal de le faire même si, je ne serais pas totalement neutre (et pourtant, dieu sait à quel point je fus déçu concernant les travaux précédents concernant cette femme).  



Bref, après 7 ans d'absence, Janet nous revient"Incassable", plus forte que jamais. On le sait, ces 10 dernières années ne furent pas faciles pour elle, entre l'affaire du superbowl, les attaques personnelles sur son poids, les échecs concernant ses différents albums et la mort de son frère... non, les années 2000 ne furent pas la meilleure période de sa vie et pourtant, elle est encore là, montrant que les épreuves de la vie n’empêche pas d'avancer.

Musicalement, l'opus est probablement le plus pop depuis... All For You. Même si Janet est reconnu pour être une chanteuse de pop/r&b, elle s'est plus souvent tourner vers la musique urbaine sans pour autant délaisser la musique pop. Bien au contraire, ses albums contiennent de nombreuses chansons de ce style et son premier album à succès (Control) est totalement orienté pop.  
Pour dire que ce retour à ses racines n'est pas un mal, loin de là donc les amoureux de musique urbaines, appréciant les slow jam comme No Sleeep  pourraient être un peu déçu puisque ce morceau est un ovni, que ce soit musicalement mais aussi thématiquement puisqu'il s'agit de la seule piste ou elle aborde le sexe de façon implicite (ceux qui aimaient la Janet un peu coquine à l'époque de All for you & Damita Jo seront là aussi déçu). 



Parmi les titres, difficile de ne pas parler de Broken Hearts Forever, une chanson pop entraînante ou elle se confie, parlant de ses souvenirs d'enfance en compagnie de son frère, évoque sa disparition..
C'est sur ce genre de chanson qu'on retrouve l'influence de Michael, que ce soit la rythmique, la façon dont elle pose sa voix et c'est à ce moment là qu'on réalise à quel point leurs voix sont devenu similaires avec le temps. (le même constat s'applique pour  The Great Forever).
Un titre comme Night est résolument taillé pour les clubs, dans la même veine que Throb (présent sur Janet) tout en ayant une modernité assez proche de 2nite & Rock with you (présent sur Discipline).
Par son thème, Shoulda Know Better rappelle  Rhythm Nation, à savoir l'injustice sous toutes ses formes  présent dans le monde

Malgré tout, l'album contient de jolis chansons orienté r&b comme  Unbreakable, ouvrant l'album ou Janet évoque l'amour envers ses fans et exprime sa gratitude envers ceux qui ne l'ont jamais laissé tomber. 
Damn Baby est quant à lui, l'un des meilleurs titres de l'album ou elle n'hésite pas à sampler l'un de ses plus gros tubes (I get so lonely) tout en réussissant à rester moderne. 
De même, elle continue ce même genre d'exercice avec Burn it up (incluant un sample de You Need Me, présent en B side sur Rythm Nation),  une chanson dance-pop ou Missy Elliot apporte une touche hip hop intéressante. Le texte n'est pas des plus transcendant  mais qu'importe, le but premier est de nous divertir et nous faire danser (il se murmure d'ailleurs que le clip arrive prochainement). 



Petite déception cependant pour la ballade After you fall qui semble sans grand intérêt, trop linéaire à mon gout.  En revanche, Promise possède une ambiance chaleureuse, rappelant les chaudes soirées d'été et qui me fait curieusement penser à l'univers de Sade.

Pour finir, que peut-on en conclure ? Je dirais qu'avec cet album, cette femme reste fidèle à elle même, retrouve ses racines et aussi l'inspiration à certains moment.  Est ce qu'il s'agit d'un bon album ?  Oui totalement même s'il ne possède pas la forte d'un Rhythm Nation 1814, la fraîcheur de Control  ou l’introspection d'un Velvet Rope,  il a le mérite d'avoir ses propres thèmes, sa propre patte artistique. Un album sincère et authentique. Ce qui qui pouvait manquer dans le monde de la musique ces dernières années. Le petit reproche serait le manque de promo concernant l'album mais aussi l'absence de visuels intéressant, un domaine ou elle brillait par la qualité de ses clips à une époque. 
Affaire à suivre... 



jeudi 5 novembre 2015

La comtesse (de Julie Delpy)

Je l'ai dis plusieurs fois auparavant mais j'ai toujours eu un faible concernant les vampires, je me suis délecté devant de nombreux films, lu plusieurs romans et Dracula ainsi que Carmilla sont mes livres de chevets.  Aujourd'hui, je souhaite parler d'un très bon film du genre.. du moins pas exactement.


Je ne sais pas si parmi vous, certains ont entendu parler de la comtesse Erzebeth Bathory ? Née en 1560, il s'agit d'une femme issu de l'une des familles les plus puissantes et les plus anciennes de la Hongrie et cousine du roi Mathias 1er.  Elle aurait également des liens de parentés avec Vlad Tepes (le véritable Dracula, celui qui inspira Bram Stoker pour son bouquin).
Elle avait une petite particularité bien à elle.. d'après les descriptions de l'époque, c'était une très belle femme qui prenait grand soin de son apparence et qui dans un mauvais jour, frappa l'une de ses servantes après que celle ci lui avait malencontreusement tiré les cheveux un peu trop fort lorsqu'elle était en train de brosser ses cheveux. Le sang de la jeune femme atterrit alors sur la main de la comtesse et celle ci cru voir à ce moment là que le sang avait un effet bénéfique sur sa peau qui se mit à rajeunir.
Dès lors, elle eu l'idée de capturer les jeunes filles de la région, (de préférence pauvre et/ou orpheline) afin de les torturer, les assassiner pour ensuite se baigner dans leurs sang afin de retrouver sa beauté et sa jeunesse. Son petit jeu dura quelques années jusqu'à ce qu'elle finisse par se faire capturer. Comme condamnation, elle fut emmurée vivante dans sa chambre ou elle y resta pendant 4 ans. Elle mourut ainsi en 1614, à l'âge de 54 ans.
Enfin bref, vous trouverez bien plus de détails dans de nombreux articles que vous pourrez trouver sur internet. Toujours est-il qu'après sa mort, des rumeurs disaient que la comtesse était revenu d'entre les morts sous forme de vampire. Et c'est ainsi que la légende de la comtesse est née...


Erzebeth Bathory


Le mythe de cette femme n'a pas réellement intéressé grand cinéastes ni écrivains au cours du XXème siècle mis à part quelques fois ou elle inspira les cinéastes comme ceux de la Hammer avec "la Comtesse Dracula" paru en 1971 (film plutôt sympa au passage).


La comtesse Dracula avec Ingrid Pitt


Je parle je parle, mais j'en oublie l'essentiel  et je dois donc parler de ce pourquoi j'écris jusqu'à présent.
Nous sommes en 2010, un beau jour du mois de Mai  (un mercredi pour être exact) et j'attends avec impatience la sortie d'un film intitulé sobrement "la comtesse" avec Julie Delpy (qui s'est occupé également de la réalisation et du scénario) et qui se base (de façon plus ou moins romancé) sur la vie d'Erzebeth. Je ne m'attendais pas à un blockuster à l'américaine, loin de là, je m'attendais à quelque chose de plus sombre, de plus sobre et je dois dire que j'étais plus qu'agréablement surpris. Ce film est une réussite sur de nombreux points.



En toute sincérité, ce film est un portrait intelligent envers cette femme, il se veut réaliste et ne tombe pas dans le piège dans faire une femme vampire, loin de là. Ce film ne lorgne ni sur l'angoisse ni sur le fantastique mais bel et bien sur l'aspect psychologique en abordant plusieurs sujets comme l'amour, la vanité, la peur de vieillir, la mort, l'amour et la condition de la femme au XVIIème siècle.

Julie Delpy a signé ici un film classe et élégant ou elle interprète elle même le rôle de la comtesse.

La photographie est très belle, les décors comme les costumes sont beaux.
Rien à dire sur les acteurs qui sont eux aussi très bons,  j'ignorais à quel point Julie Delpy était une bonne comédienne en livrant un ej d'actrice sobre et élégant. Elle peu passer de la femme amoureuse à la femme hystérique, elle reste convaincante.



Niveau scénario, la 1ère bonne idée de ce film, c'est que nous ne voyons pas la comtesse comme un monstre, une dangereuse psychopathe assoiffé de sang mais bien comme un être humain. Une femme qui semble froide et cruelle mais qui au final se révèle sensible au point de céder petit à petit dans la folie après une peine de cœur.

Julie Delpy eu encore une bonne idée de créer une relation amoureuse impossible entre la comtesse et un jeune homme et dont l’échec est le point de départ de sa folie meurtrière.
Elle nous livre le portrait d'une femme qui bien que cruelle se révèle attachante, sévère et même juste.



La troisième bonne idée également c'est de créer une conspiration autour du personnage de Bathory.
Historiquement, après sa mort, certaines personnes ont hérité de ses biens et les dette du roi furent effacé (Mathias devait une importante somme d'argent à Erzebeth de son vivant).
Ce fut donc des bases intéressantes afin de créer l'histoire de ce complot.
Julie Delpy nous montre ici qu'Erzebeth n'est pas forcément le personnage le plus mauvais de toute l'histoire mais apparaît surtout comme l'un des plus sincères. Les autres personnages de ce films ont chacun leurs faibles et leurs défauts.




En définitive, Julie nous fais comprendre ici qu'Erzebeth  était certes une femme cruelle... mais il s'agit d'une femme qui l'était parce qu'elle a était éduquée dans la cruauté. L'époque était difficile pour tout le monde et les nobles avaient limite droit de vie et de mort sur leurs serviteurs.
Et surtout, la femme n'avait pas grand pouvoir, elle apparaît faible et vulnérable, surtout lorsqu'il s'agit d'une riche veuve comme Erzbeth qui attire alors toutes les convoitises. Cette femme se devait d'être cruelle si elle ne voulait pas que ce soit les autres qui le soit envers elle.

Je vais m'arrêter ici (j'aurais peur de vous ennuyer plus longtemps) mais ce film est une excellente surprise et si comme moi, vous vous intéressez au mythe du vampire ou alors que vous vous êtes déjà intéressé au personnage historique  d'Erzebeth, n'allez pas plus loin, ce film vous tend les bras.